2017

La Leçon

Eugène Ionesco

Avec : Jesshuan Diné et Sylvain Eymard (en alternance), Laurie François, Jean-Baptiste Marlot.

Mise en scène : Sylvain Eymard. Assistant à la mise en scène, scénographie : Jesshuan Diné.

La Leçon a été représenté pour la première fois au Théâtre de Poche en 1951, dans une mise en scène de Marcel Cuvelier.


Création au Théâtre Les Argonautes en novembre 2017.

Avec le soutien du Théâtre Joliette-Minoterie, le Théâtre Les Argonautes, la Régie Culturelle Régionale PACA, le Renard Masqué, la Ville d'Aix-en-Provence.

Résumé


Une élève se rend chez un professeur pour une leçon particulière afin de préparer son doctorat total. Elle est reçu par la bonne et s’installe. Quand le professeur arrive il a l’air effacé, peu sûre de lui et à beaucoup de mal à contenir l’énergie de la jeune fille. Plus la leçon va s’approfondir, plus l’enseignant va gagner en assurance, en force et en folie contrairement à l’élève qui va progressivement s’éteindre. La bonne n’aura de cesse de prévenir des dangers du surmenage. Effectivement, dans un excès de démence le maître finira par tuer l’élève.

On sonne une nouvelle fois à la porte, une nouvelle élève est là…

Note d'intention


À travers l'ensemble de son oeuvre, Ionesco s'amuse à déconstruire, décaler, torturer le langage afin de mettre en lumière les points de rupture entre la pensée et le discours logique. Dans La Leçon, Le Professeur, de part son statut, détient le pouvoir des mots. En maintenant l'illusion d'être celui qui sait, il peut asseoir son autorité sur l'élève.

 

Dans cette pièce, une jeune élève enthousiaste et naïve se rend à un cours particulier, se retrouve face à un professeur dément et manipulateur, qui exercera son pouvoir sur ce jeune esprit jusqu’à le détruire littéralement. Là où, dans le texte initial, le langage était une « arme d'endoctrinement massive », nous le couplerons ici à la puissance et la perversité des images.

Le choix de cette pièce aux allures de farce sombre, grinçante et violente, nous ouvre alors les portes d’une mise en scène outrancière : transformations physiques des acteurs, cascades et utilisation des outils actuels : vidéoprojections, musique live… Les changements de lumières modèleront l'image, afin de conditionner le spectateur dans son émotion et son ressenti, par des mécanismes qui pourraient s'assimiler à ceux de la publicité, des films à grand succès, des feuilletons américains... Pris au piège d'une saturation visuelle, il est incité à prendre de la distance, à s'extraire du visible, pour porter un autre regard et entrevoir l'image de son emprisonnement.

Notre vision des personnages principaux s’inscrit dans une esthétique hollywoodienne : un professeur charismatique comme un vampire, une élève aguichante, parfaite égérie de la pornocratie. Le personnage de la Bonne est quant à lui dans une posture ambiguë, pas vraiment personnage, pas vraiment spectateur. Elle collabore pleinement au meurtre, malgré ses mises en gardes. Elle nous renvoie ainsi à notre propre positionnement. Elle est le lien entre la fiction et les spectateurs. Et si nous, spectateurs, étions en train de participer au meurtre ?

Le rire, l’étrangeté et l'exubérance seront les armes de cette leçon.

 

Sylvain Eymard.

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Ébauches scénographiques


Pages 1 et 2 : hypothèse n°1 axée sur le numérique, et vocabulaire de la salle de classe.

Pages 3 et 4 : hypothèse n°2 axée sur l'évolution de l'utilisation de l'image à travers l'Histoire.

Visuels de maquette : Vocabulaire du studio. Fabrique de l'image....